Querelle entre deux puces pour savoir à qui appartient le chien sur lequel elles vivent
Exposition monographique
Fondation Grantham pour l'art et l'environnement
Saint-Edmond-de-Grantham, Québec, Canada
26 septembre au 29 novembre 2020 &
6 mai au 26 juin, 2021
L’exposition, Querelle entre deux puces pour savoir à qui appartient le chien sur lequel elles vivent rassemble des œuvres qui portent sur les lieux que nous partageons, le territoire que nous nous approprions, la terre dont nous prenons soin et le sol sous nos pieds. Comme le laisse entendre son titre, l’exposition s’interroge sur ce qui peut être possédé, et par qui.
Nous avons abordé la terre comme une matière, un monde de vie, un objet conceptuel, un champ de lutte de pouvoir, et le site d’une multitude de capacités et de responsabilités.
Plusieurs des œuvres abordent des champs de connaissance qui font appel à des formes abstraites de représentation, comme l’arpentage et la cartographie, paour délimiter le continuum de l’espace et légitimer certains régimes de propriété et d’exclusion. Ces formes de représentation autorisent la possession à distance, un trait caractéristique du colonialisme.
En poussant l’exploration de la conjonction entre les processus abstraits et la terre, nous examinons la manière dont les terres agricoles sont devenues de plus en plus financiarisées. Le pouvoir du capital est aussi exploré à la lumière de son influence sur la recherche scientifique dans ce qui est désormais appelé L’affaire Louis Robert. Dans ces œuvres, la terre se révèle comme un assemblage de pratiques, de technologies et de discours qui en font une chose que l’on peut posséder et investir.
Or, ce sont le sol, l’eau et les plantes - essentiels à la perpétuation de la vie sous toutes ses formes - qui rendent ce monde habitable. Aussi l’exposition aborde-t-elle d’autres manières de vivre avec, de et sur la terre, plus soucieuses des engagements concrets nécessaires au maintien et à la résurgence de la vie.
En cherchant à dépasser une vision de la terre comme ressource inanimée soumise à l’instrumentalisation humaine ou comme objet de spéculation capitaliste, nous pouvons commencer à retisser des relations au sein de réseaux plus-qu’humains et à développer des attachements multiples et engagés. Ces liens peuvent nous aider à imaginer une autre manière d’habiter la terre, qui soit à la hauteur des joies et des difficultés propres à l’interdépendance de nos existences.
Oeuvres présentées: La grande appropriation; L’affaire Louis Robert; Le nombre d’hectares de terre en zone agricole acquis par des spéculateurs dans 54 municipalités du Québec entre 2009 et 2014; Herber, désherber; L'inhospitalité de douze rivières; & Things that grow by themselves / Things that we help grow. Photos H&S and Alain Laforêt.
Cahier de la Fondation
Pdf français
Pdf anglais
Querelle entre deux puces pour savoir à qui appartient le chien sur lequel elles vivent (2020 & 2021)